Le 15 décembre 2021, j'ai eu l'occasion d'écrire une opinion dans le 24 heures. (ci-dessous le texte complet).
Au mois de novembre 2021, au Grand Conseil vaudois, le PLR a contribué à couler le financement du volet « formation » du Plan climat vaudois. Cette amputation financière est grave à plus d’un titre. Tout d’abord, elle prive les jeunes du seul volet du plan climat cantonal qui leur est directement destiné. Alors que les élèves et les enseignant·e·s représentent 17% de la population vaudoise, le PLR les exclut de l’effort collectif que représente la lutte contre le réchauffement climatique. Les 7 millions prévus pour les établissements scolaires pouvaient déjà paraitre modestes en regard de l’enveloppe globale de 175 millions… Les voici avec rien du tout, et ce alors que les jeunes – comme ils et elles ont su nous le rappeler à plusieurs reprises -sont concerné·e·s en premier lieu par cet enjeu.
Ce vote est également grave empêche la réalisation de projets concrets qui auraient pu être généralisés à tous les établissements de formation vaudois : école à la forêt, consommation locale dans les cafétérias ou encore promotion des métiers de la transition écologique. Les 130'000 élèves vaudois·e·s attendront… comme si, en matière de lutte contre le dérèglement climatique, on pouvait encore se permettre d’attendre !
Il est grave de voir le PLR reprendre la rhétorique idéologique et outrancière de l’UDC. Selon le président du PLR, parler de durabilité et de dérèglement climatique dans les écoles, ce serait de la « propagande » et une « prise en otage » des élèves. Mais sur quelle planète le PLR vit-il ? En tout cas pas sur une planète qui court à la catastrophe si l’humanité ne prend pas, très vite, des mesures fortes pour limiter le réchauffement en cours. Pas sur la même planète que la communauté scientifique unanime qui nous enjoint à l’action. Pas sur la même planète ravagée l’été passé par les incendies et les inondations.
Le refus par le PLR du volet « formation » du plan climat cantonal est un camouflet adressé aux jeunes de ce canton. Quant aux raisons avancées, elles révèlent un parti aveugle au défi climatique, en considérant – en 2021 ! – que parler de dérèglement climatique est « partisan ». Étant donné que l’un de leurs slogans de pré-campagne en vue des élections cantonales 2022 évoque « la liberté et la durabilité », on aurait attendu un meilleur sens des responsabilités de la part d’un parti gouvernemental enjoint de démontrer que nos institutions sont capables de se saisir de l’urgence climatique.
Enfin, le Conseil d’État a également été accusé par l’UDC de « créer des zadistes » en souhaitant parler de manière pédagogique et objective de durabilité en classe… La droite ferait mieux de se demander quel message elle envoie à la jeunesse lorsqu’elle participe à couler la mise en place d’une politique institutionnelle de durabilité. Finalement, ce sera peut-être bien elle qui en créera, des zadistes…
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